Écoute ton cœur, Atami ! – tome 1

Un seinen nous invitant à prendre le temps de suivre le quotidien d’un lycéen dans un style très épuré, auquel nous ne sommes pas forcément habitués.

J’appréhendais un peu cet avis car c’est un titre pour lequel j’ai eu du mal à situer mon appréciation à chaud, tant il me partage. Côté scénario, on a la volonté d’explorer l’adolescence, à travers le prisme d’un lycéen qui sait depuis toujours qu’il est attiré par les garçons, mais qui est totalement déconcerté par l’attention récurrente des filles à son égard, face à laquelle il ne sait pas comment réagir… Au final, on le voit tisser des amitiés et essayer de comprendre ce qu’est l’amour, même s’il semble le déceler à tous les coins de rue, dès qu’il s’intéresse à un nouveau garçon. En parallèle, Atami est un personnage très franc, à tel point, qu’il peut même en devenir un brin déstabilisant pour ses amis. J’ai apprécié les liens qu’il développe petit à petit avec les autres élèves et plus particulièrement avec Adachi, un personnage de confiance, que je trouve très bienveillant. C’est finalement lui qui nous permet de mieux cerner Atami, à travers leurs discussions quotidiennes.

❝  Deux personnes peuvent croire qu’elles pointent la même étoile du doigt et malgré tout, regarder deux astres différents. Elles n’en ont même pas conscience.
Et en fait, qu’elles voient la même chose ou pas n’a probablement aucune importance. L’essentiel, c’est qu’elles partagent la conscience de regarder dans la même direction…❞

On trouve également des touches humoristiques qui fonctionnent plutôt bien, même si l’ajout d’un narrateur, tantôt présent, tantôt absent m’a posé question. S’il amène un humour appréciable, je trouve parfois qu’il révèle plus un manque de transmission des dessins avec un besoin d’expliquer au lecteur ce qu’il faut comprendre…

Les dessins sont pour moi le vrai point faible de l’ensemble. S’il est normal qu’on aime ou n’aime pas un style en fonction de ses goûts, ici cela a gêné mon immersion. J’ai manqué d’émotions, de détails, d’expression, de conviction et donc forcément d’accroche. Le tout manque d’homogénéité et les chara-design peuvent même aller jusqu’à gêner l’identification des personnages en l’absence de contexte. Atami attire tous les regards et pourtant je ne peux pas dire que j’ai été séduite et c’est dommage car cela perd tout de suite en crédibilité.

Enfin côté rythme, on est loin d’un Blue Flag qui aborde finalement la même thématique avec beaucoup plus d’intensité. C’est intéressant, mais ce premier tome m’a malheureusement laissé un sentiment de longueur et ce dès la fin du premier chapitre. J’ai d’ailleurs fait deux pauses dans ma lecture, pour mieux m’y remettre.

Un titre qui a du potentiel sur le fond, mais qui détonne de mes autres lectures de la collection Moonlight. J’y ai retrouvé la dimension psychologique, mais pas l’intensité émotionnelle habituelle.